« J’avais décidé de courir à Majorque car c’était le dernier IronMan de la saison en Europe. Je savais que la course allait être très relevée et très dense. Il y avait pratiquement 70 athlètes professionnels au départ. C’était donc un un bon test pour me comparer à ce qu’il se fait de mieux sur la distance. J'ai roulé avec les roues de vélo aéro CADEX 65 Tubeless Disc montées avec les pneus de vélo tubeless CADEX Race 25. Sur ce deuxième IronMan (oui, ce n’est en effet que le 2ème full de sa jeune carrière. Le premier était les Championnats d'Europe sur lesquels il avait terminé 10ème), j’étais décidé à prendre plus de risque, à sortitr de ma zone de confort pour aller chercher mes limites. Pour cette première saison d’apprentissage sur cette distance, la sagesse aurait voulu que je reste avec le groupe à vélo pour poser un gros marathon qui est mon point fort sur cette distance, mais j’ai décidé d’être actif en vélo. Sans doute un peu trop… »
Sur son compte Instagram, Dylan avait livré son récit de course. Le voici :
« Je n’avais pas trop communiqué les derniers jours sur les réseaux sur cette participation. En effet, à mon arrivée à Majorque, je suis tombé malade (certainement une intoxication alimentaire). Cela me confortait dans mon choix de prendre des risques à vélo car je ne savais pas si j’allais pouvoir courir.
En natation, je n’arrive pas à accrocher les quatre gars qui se détachent au bout de 400m. Je vais faire toute la natation dans le groupe de chasse en restant plutôt tranquille sans trop me fatiguer.
S’en suit une longue transition qui me permet de voir que je suis dans le gros groupe qui va se former à vélo.
Sur le début du vélo, je me retrouve avec Léon Chevalier, William Menesson. Cameron Wurf (cycliste Pro chez Ineos) nous dépasse au bout d’un 1km, je sais que c’est la bonne roue à prendre pour rattraper les hommes de tête. J’essaye de m’accrocher et rapidement un groupe de quatre se forme devant moi. J’arrive au 30ème kilomètre avec pratiquement 330W de moyenne. Je décide de ne pas les suivre dans le col de 7km à 6%. L’idée était de se livrer mais surtout de ne pas exploser. Je me retrouve avec William. Le rythme baisse un peu mais reste assez élevé. Au 45ème kilomètre, les principales difficultés vélo sont passées. Le reste, c’est de la descente et des grosses lignes droites interminables avec quelques bosses d’1km qui se passent en force. Le vent est bien présent. Je me sens très à l’aise dans les parties montantes mais j’ai beaucoup de mal sur le plat. J’ai l’habitude de faire mon travail d’allure en bosse donc difficile de garder la position. J’étais un peu limité par mon braquet. Avec mon 54-11, j’étais obligé de tourner les jambes à 100 RPM alors que ma cadence idéale est plutôt proche de 85 RPM. Je passe au 90ème kilomètres avec 290W moy et 305 NP. On est proche de mes "meilleurs velo" sur Half. C’est beaucoup !!! Je me demande alors comment je vais faire pour finir le vélo. Au 100ème kilomètre, je commence à exploser et me retrouve seul. J’enchaîne alors les moments de doute, d’hypo, et j’ai les jambes complètement détruites. Vers le km 120, je vois le groupe qui est derrière moi à environ 4 min. Il est composé d’une vingtaine d’athlètes qui ne respectent pas forcément les distances entres eux. J’essaye de m’accrocher comme je peux pour finir le vélo. Plusieurs athlètes me dépassent mais c’est impossible de les suivre tellement je suis fatigué. Je passe par un long moment de doute. On m’en avait parlé, mais je ne l'avais pas connu sur mon premier Ironman car je l’avais vraiment géré. Arrive la fin du vélo. J’arrive à poser devant le groupe qui était derrière moi depuis le début du vélo. J’ai 20 secondes d’avances sur eux. Pour ceux qui aiment les chiffres : j’ai fait 178km à vélo avec 1700m de D+ en 4h34'11'', soit 38,9k/h et 259 watts de moyenne. (274W NP, soit 15W de plus qu’à Francfort)
J’arrive à la T2. Je me dis que je vais arrêter. Je n’ai plus de jambes. J’ai mal à la tête. Je suis dans un état que j’ai rarement connu en course. Mais par respect pour cette distance et ma famille qui a fait le déplacement, je me dois d’essayer de courir.
J’attaque la course à pied. Et contre toute attente, je me sens plutôt bien. J’ai les jambes détruites, mais c’est une douleur que j’ai l’habitude d’avoir à l’entraînement. Je travaille souvent sur la fatigue en course à pied. Les kilomètres défilent et je me sens de mieux en mieux. Je rattrape des athlètes… moi qui étais négatif et pessimiste 1h30 avant, je suis de nouveau en pleine confiance et ambitieux. Je passe au semi-marathon en 3’38’’ au kilomètre de moyenne, ce qui laisse présager un bon marathon. Les jambes commencent à vraiment se durcir à partir du 25ème. L’allure diminue un peu mais j’arrive à maintenir l’allure autour des 15 km/h. Au final, je termine le marathon en 2h42'11'' sur 42,6km sur un parcours compliqué avec des passages dans le sable, plusieurs demi-tours, et beaucoup de relances sous la chaleur. Je suis très satisfait de mon temps à pied, même si je pense pouvoir courir encore mieux. Félicitations à Léon pour la victoire ! »
En off, Dylan nous confiait « Je suis très content. Le gars qui finit derrière moi a tout de même fait 2 à Hawaï… ». Il a de quoi être fier en effet…
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