Champion du Monde et d’Europe en 2019 et 2021, Jules Ribstein règne sur la catégorie paralympique PTS2. En rejoignant CADEX, il compte sur un équipement haut-de-gamme pour accrocher son nom au sommet de l’Olympe l’année prochaine. En effet, il roulera désormais avec une paire de roue CADEX 65 tubeless, une roue avant CADEX 4 bâtons et une roue lenticulaire CADEX. Découvrez l'interview :
Comment as-tu découvert le triathlon ?
"Comme à plusieurs reprises dans ma vie, c’est le hasard qui m’a permis de me passionner pour ce sport. En fin de collège, un ami me dit « Moi, l’an prochain au lycée, je ferais du triathlon », je lui réponds « c’est quoi le triathlon ? », il me dit « il faut nager en lac, rouler en vélo et courir et tout enchainer », j’ajoute « ça a l’air fun, je vais en faire avec toi ! ». C’était parti pour quelques belles années.
Quelle sont les circonstances qui ont conduit à ton amputation ?
Un beau dimanche ensoleillé de fin septembre 2008, je prends ma moto pour aller chez des amis récupérer des cours STAPS que j’avais manqué à cause de ma pratique HN en triathlon. Et là « PAF le Jules », je rencontre sur ma route la tôle froide et rugueuse d’une voiture. Ma jambe gauche est arrachée sur le coup.
Qu’est-ce que tu fais dans la vie ?
Je suis athlète professionnel pour la FFTRI et le Ministère de la Défense. Mon boulot, c'est de tout mettre en œuvre pour faire les meilleures performances possibles sur les courses auxquelles je prends part et évidement lors des futures Olympiades 2024 et pourquoi pas 2028 tant qu’on y est. Hormis ça, j’ai une licence STAPS, un BTS d’orthoprothésiste, un BEESAN.
Sur les 3 sports, quel est ton point fort ?
En réalité, je suis complet, au regard de la concurrence. C’est cela qui me permet de gagner. Avec un léger déficit en natation, mais cela a toujours été. Néanmoins, je compte bien progresser encore dans ce domaine.
Quel est ton plus beau souvenir de triathlon ?
Il y en a 2 : Le premier est certainement ma victoire sur le triathlon Sprint d’Obernai en 2005 alors que j’étais encore junior. Le second est mon premier titre mondial en paratri à Lausanne 2019.
Quelle est ta situation familiale ?
Je vis avec ma compagne proche de Strasbourg et nous avons deux enfants : un garçon de 5 ans et une fille de 9 mois.
Tu as récemment intégré le bataillon de Joinville. Qu’est-ce que ça implique en tant que soutien dans ton projet ?
Ça va me permettre de pratiquer l’esprit tranquille, puisqu’avec un salaire fixe mensuel et des cotisations sociales jusqu’aux Jeux de Paris, je retrouve une stabilité financière et un statut social. Choses que je n’avais plus depuis ma reprise en triathlon en 2017 et l’abandon de mon métier d’orthoprothésiste. Et puis j’aurai maintenant toute la famille militaire française avec moi !
Quelle est la place du matériel dans le triathlon ?
Le triathlon est vraiment un sport mécanique. Encore plus en paratriathlon avec l’aspect prothèse-orthèse, appareillage. Il est évident que ça joue un rôle dans la performance ! Et quelque chose me dit qu’il y a un secteur matos où je ne pourrais pas avoir mieux… ;-)
Comment adaptes-tu tes vélos à ton handicap ?
Sur mes bikes, j’ajoute un support de cuisse collé à la tige de selle. C’est moi qui le réalise (merci aux techniques prothétiques d’utilisation des composites). Aussi, je coupe la manivelle gauche dont je n’ai plus besoin. Hormis ça, ce sont des vélos classiques, du commerce.
Quel est ton rêve de triathlète ?
Participer aux Mondiaux Ironman à Hawaï (on croise les doigts pour que ceux-là y reviennent) et gagner les Jeux Paralympiques.
Et quelles concessions sont nécessaires pour y parvenir ?
Les concessions les plus marquantes de mon point de vue sont certainement d’être loin de mes enfants régulièrement. Et s’astreindre à une hygiène de vie, qui des fois, coupe un peu des relations sociales conviviales…"